Devant le succcès de la Mustang, la division Mercury a eu pour mission de créer pour elle-même une version propre de la pony car. La Ford Mustang se transforme donc en une voiture haut de gamme : un empattement plus long avec un habillage spécifique, un moteur V8 standard, des carénages de phares avant et des feux arrières uniques et un ensemble d'options offrant un intérieur semblable à celui d'une luxueuse Jaguar. Elle reçoit même un nom de félin approprié : Cougar.
Le pedigree en compétition de la Cougar n'est pas en reste : avec rien de moins que Dan Gurney au volant, elle était à deux doigts de battre la Mustang dans le championnat des constructeurs en groupe A de la SCCA en 1967. En dehors de la piste, l'ajout de garnitures en cuir et en bois de ronce de la version XR-7 a donné à la Cougar une chance de rivaliser avec certaines GT européennes.
Un test comparatif avec une Aston Martin DB6 n’est pas forcément un exercice anodin : si la Cougar XR-7 GT est plus longue et possède un moteur bien plus monstrueux, les poids sont similaires et les performances sont étonnamment comparables. À condition de négliger le raffinement prestigieux de l’Aston et de considérer le prix demandé, plus modeste, de la Cougar. CQFD.
Une image brouillée
Cependant, un mythe particulier à propos de la Cougar originale perdure : il s'agit simplement d'une Mustang avec des pare-chocs et des phares différents.
J'aime rappeler aux détracteurs de la Cougar que cette Mercury « ne partageait presque rien avec la Mustang à part le pare-brise ». C’est factuel, mais c’est également difficile à argumenter dans un cadre public. On peut toujours débattre sur l’empattement, les différences de moteur et l’équipement standard de la Cougar, mais imagine-t-on une polémique sur la Mustang qui ne serait qu’une Falcon ? `
La Cougar vit peut-être dans l’ombre de la Mustang, mais de plus en plus de jeunes s’intéressent au vieux matou. Les Millennials et la Genenation X représentent aujourd'hui 19 % et 35 % des potentiels acheteurs aux USA, et on s'attend à ce que la Genenation X soit la plus grande partie des propriétaires de Cougar de première génération dans un avenir proche. Les baby-boomers sont actuellement à 36 %, tandis que la génération Z et les pré-boomers sont respectivement à 5 et 3 %.
Un marché en devenir...
Les Cougars comme l'Eliminator de 1970 (ci-dessus) sont les stars du marché avec des valorisations à plus de 80000 euros.
Les Cougars de première génération précédentes ne s'en sortent pas aussi bien, peut-être parce que davantage d'unités ont été vendues (150 893 unités en 1967, contre 72 343 en 1970), qu'il y avait que le 390 de disponible en big bloc et que l'accent était mis sur le luxe plutôt que sur les performances. Mais les Cougars de 1967 big bloc se portent toujours bien, avec un pic en 2022, tout comme les modèles de 1970. Les small blocs (289, 302) ont été plus volatils au fil du temps. Seules les versions XR-7 tirent leur épingle du jeu. En France, la majorité des Cougars disponibles sont des versions de base.
Les Mercury Cougar en France
Les transactions de Cougar sont anécdotiques en France, tant la Mustang monopolise les parts de marché. Cette situation provient grandement du manque de culture automobile des amateurs français qui parfois ignorent même jusqu'à l'existance de la Cougar. Cependant, devant les prix atteints par la Mustang, la Cougar est une véritable affaire, car pour moins cher qu'une Mustang, on peut s'offrir une pony car mieux équipée et plus rare, tout en disposant d'une disponibilité de pièces détachées optimale.
La cote moyenne pour un exemplaire 67-68 en bon état se situe en 25000 et 30000 euros et 20% de plus pour une version XR7 et 25% de plus pour une GT.
La cote moyenne pour un coupé 69-70 small bloc en bon état se situe en 23000 et 28000 euros et 15 % de plus pour un cabriolet.
En conclusion, si vous cherchez une Mustang pas trop chère, offrez vous une Cougar.